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Innovation: une ceinture avec airbag pour éviter les fractures lors des chutes

Le 17 février, une start-up française lance pour le grand public une ceinture intelligente, dotée d’un airbag pour éviter les fractures en cas de chute. On vous dit tout sur cette innovation en avant-première, qui devrait améliorer l'autonomie des seniors.

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Un allié décisif pour éviter les chutes et améliorer le maintien à domicile? Une start-up française, Indienov, va commercialiser en février une ceinture intelligente avec airbags pour que les chutes ne signifient plus fracture. Comment fonctionne cette ceinture innovante? Notre Temps a posé la question à son inventeur, un soignant qui l'a testé, mais aussi un patient qui l'utilise.

Quel est l'objectif de cette ceinture avec airbag?

Après quatre ans de recherche et développement, la ceinture Indienov a été mise au point et testée. Objectif? Amortir la chute d'un senior et éviter ainsi la fracture du col du fémur (au niveau de la hanche). "Le premier fléau chez les personnes âgées, c'est cette fracture précisément", assure Gérard Leseur, président d'Indienov. En France, on dénombre autour de 50 000 fracture du col du fémur par an. Avec des conséquences désastreuses: 23% de ces patients décèdent dans l'année qui suit et 55% perdent leur autonomie. "Quand vous êtes alité deux à trois mois, vous perdez de la musculature et confiance en vous, poursuit l'ingénieur à l'origine de l'innovation. Il y a un véritable enjeu de santé publique. Comment y répondre? On sait que ce n'est pas par les médicaments. Donc on a inventé une ceinture airbag."

Comment fonctionne cette ceinture intelligente?

Ce dispositif médical labellisé, unique et nouveau combine plusieurs technologies pour à la fois amortir la chute et prévenir les proches. Concrètement, la ceinture va détecter que la personne chute et ouvrir des airbags sur un ou deux côtés en moins de 2 millisecondes, avant qu'elle ne touche terre. Comme pour un accident de voiture!

"Pas besoin d'appuyer sur un bouton, le déclenchement est systématique dès que la personne chute, reprend Gérard Leseur. La ceinture détecte le mouvement, déclenche l'airbag et alerte les proches." Car en plus, ce dispositif médical, équipé d'une carte 4G, va prévenir via un SMS un proche ou un aidant. Le premier contact inscrit sera prévenu et s'il ne répond pas, la ceinture peut contacter jusqu'à quatre autres personnes. "La carte SIM et la 4G, cela permet de ne pas être tenu au wifi, quel que soit l'endroit où est la personne, son aidant peut être prévenu", explique-t-il.

La ceinture Indienov Dézoomer
© Indienov

Quels ont été les défis à relever?

Pour qu'elle soit réellement portée chaque jour et de préférence toute la journée, ce dispositif médical devait ressembler le plus possible à une ceinture lambda, assez élastique pour être confortable, assez esthétique pour ne pas être boudée. "On a voulu miniaturiser pour qu'elle soit acceptable et non stigmatisante", précise Gérard Leseur. Résultat? Avec un extérieur cuir, elle ne fait que 450g pour la plus petite taille et 600g pour la extralarge.

Autre réflexion: comment proposer une ceinture petite, mais qui n'a pas besoin d'être branchée sur la batterie toutes les deux heures? Dans sa version finale, elle peut être rechargée avec un port USB tous les cinq jours.

"Le plus gros problème a été de trouver une façon de trier les situations: est-ce que la personne est en train de s'allonger sur un canapé pour sa sieste ou de chuter?", reprend l'entrepreneur. Histoire que l'airbag ne se gonfle pas à chaque mini mouvement…

Comment se la procurer?

Après six mois de test dans certains EHPAD et avec des ergothérapeutes pour s'assurer de sa fiabilité, Indienov passe à la vitesse supérieure avec une commercialisation pour le grand public à partir du 17 février. Les seniors ou leurs aidants pourront alors se la procurer soit sur le site Indienov, soit sur Amazon.

A quel prix? Il faudra débourser 490 euros et pour avoir l'alerte en cas de chute sur l'application mobile, un abonnement mensuel de 12 €. Deuxième possibilité: louer le dispositif médical pour 49 € par mois.

Et l'entreprise travaille déjà à des évolutions. Notamment à un service de géolocalisation prévu dès la mi-février. Et d'ici quelques mois, si tout se passe comme espéré, à la téléassistance qui ouvrirait la voie au crédit d'impôt.

Quels sont les retours des utilisateurs?

"En découvrant cette ceinture avec airbag, j'étais un peu dubitatif, avoue Gilles Berrut, ancien président de la Société française de gériatrie et président fondateur du gérontopôle des Pays de la Loire. Après, je me suis rendu compte que des systèmes d'airbags sont utilisés pour la moto, le VTT, l'équitation… J'ai rencontré l'équipe d'Indienov et j'ai vu que ce n'était pas un gadget."

Pour lui l'essentiel, c'est que cette ceinture redonne confiance aux patients. Attention toutefois, "ce n'est pas pour des patients atteints de démence, prévient le médecin. Ma culture gériatrique a participé à mon évolution sur la ceinture. Les phobies de marcher se développent à bas bruit chez des personnes qui ont fait une chute, même peu grave. Dans les mois qui suivent, elles sortent moins, vont moins dans leur association, développent une peur de la mobilité." Voilà pourquoi il estime que ce dispositif médical peut être "un outil très précieux pour qu'une personne qui a chuté se sente en sécurité et mène une rééducation efficace".

Ce n'est pas Robert Collignon, 90 printemps et résidant chez lui, qui le contredira. Cet habitant de Grau-du-Roi (Gard) a découvert cette nouveauté en lisant un magazine. Curieux, il s'est offert la ceinture Indienov il y a un mois et la porte dès qu'il quitte sa maison. "Je n'ai pas encore essayé en chute… mais je n'y tiens pas, ironise Robert, veuf depuis quelques mois. Des vraies chutes sans la ceinture, j'en ai fait!" Avec ecchymoses et séquelles sur le bras à la clé. "Depuis que j'ai la ceinture, j'ai moins d'appréhension quand je sors", se félicite le nonagénaire. "Au début, on est un peu serré et le verrouillage est un peu difficile, mais après, on ne la sent plus et maintenant je lisse bien le tissu, je tire des deux côtés et j'attends un bip pour prévenir que c'est bien verrouillé." Ses voisins ont accepté d'être ses contacts à prévenir en cas de chute.

Il assure qu'ajouter de la téléassistance, "ça serait un vrai plus. Quand vous êtes par terre, avec angoisse et douleurs, vous ne pouvez pas savoir comme c'est bon d'avoir une voix humaine au téléphone." Nul doute, Robert va suivre de près les améliorations du dispositif!

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