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Adaptation au changement climatique : l’Etat va débloquer deux milliards d’euros de prêts verts aux entreprises

Depuis Bercy, Bruno Le Maire et Christophe Béchu ont annoncé une série de mesures ce jeudi 8 février pour faire évoluer au plus vite le secteur économique face au dérèglement en cours.
par Clara Grégoire et AFP
publié le 8 février 2024 à 17h28

«L’adaptation climatique, ce n’est pas une option», a insisté Bruno Le Maire ce jeudi 8 février. Aux côtés du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, le ministre de l’Economie a annoncé la mise en place de deux milliards d’euros de prêts verts garantis par l’Etat, afin de faciliter l’adaptation des entreprises au changement climatique, alors que le gouvernement Attal est critiqué pour son manque d’ambition écologique.

Une mesure qui fait partie des «trois annonces» prévues par les deux ministres, qui ont réuni ce jeudi à Bercy les représentants des filières économiques et les organisations syndicales, pour une journée consacrée à l’adaptation des entreprises au changement climatique. Car s’il est essentiel d’accélérer ses efforts pour contenir la hausse de température, «le réchauffement climatique et les désastres qui s’en suivent sont [déjà] notre quotidien», a rappelé Bruno Le Maire.

Poursuivant son explication sur les prêts verts, le ministre a précisé que ceux supérieurs à 200 000 euros pourront être demandés à partir de mars 2024 auprès de la Banque publique d’investissement. Pour les autres, les entreprises devront se tourner vers les agences bancaires, et ce à partir de juillet. «Je suis dans mon bureau pour faire des économies, pour réduire la dépense publique […], certainement pas pour ouvrir tout grand la pompe à subventions», a ensuite prévenu le ministre, assurant que les prêts garantis étaient un outil «infiniment plus efficace».

Des administrations «exemplaires»

Au-delà des questions de financement, Bruno Le Maire a annoncé que «toutes les grandes entreprises publiques essentielles au fonctionnement de nos systèmes énergétiques et de transports» – à l’image de la SNCF, d’EDF, ou du réseau d’électricité RTE – devraient fournir d’ici fin 2024 un plan détaillé d’adaptation au réchauffement climatique. Et ce avec des propositions «précises, détaillées, chiffrées».

«Je ne veux pas que ces équipements vitaux puissent être menacés par des fortes chaleurs, des inondations et des tempêtes», a-t-il assuré devant les représentants des acteurs économiques. Avant d’ajouter qu’il souhaitait accorder une «attention toute particulière» à l’outre-mer, «particulièrement menacé par ces événements climatiques majeurs». Mi-janvier, un puissant cyclone avait causé la mort de quatre personnes à La Réunion, et occasionné plus de 42 000 sinistres.

Enfin, le ministre de l’Economie a annoncé que toute demande de rénovation d’un bâtiment public «qui ne prendrait pas en compte le changement climatique» serait refusée. «Il est beaucoup moins coûteux de nous adapter maintenant que de réparer ou de réagir demain», a résumé Bruno Le Maire, ajoutant qu’«il faut évidemment que nos administrations soient tout à fait exemplaires en la matière». Et l’enjeu est de taille. Face au changement climatique, la transformation énergétique des bâtiments publics énergivores est devenue une priorité, tant au niveau environnemental que budgétaire.

«Nous ne pouvons pas attendre»

Evoquant entre autres les inondations dans le Pas-de-Calais, Bruno Le Maire l’a répété : «Nous ne pouvons pas attendre». Déjà frappé par plusieurs épisodes de crues ces dernières semaines, le département a une nouvelle fois été placé en vigilance orange «pluie inondations» par Météo-France mercredi 7 février.

Mais si le ministre de l’Economie assure que des «décisions importantes» ont été prises ce jeudi matin, de nombreuses questions restent en suspens. A l’image de la potentielle évolution du droit du travail. Interrogé sur le sujet à l’issue de la réunion, Christophe Béchu a assuré que la question était «sur la table», sans toutefois évoquer d’annonces concrètes. «On n’apporte pas de réponse pour le moment, on souhaite que ça fasse partie des discussions», a résumé le ministre de la Transition écologique.

Quelques jours plus tôt, Christophe Béchu avait annoncé l’arrivée pour le «début de l’été» du «troisième plan national d’adaptation au changement climatique». Au programme : une cinquantaine de mesures, afin de préparer la France à un réchauffement de 4 °C à l’horizon 2100. «Les effets de ce dérèglement et la manière de se préserver en face sont beaucoup plus pervers que ce qu’on peut imaginer», avait à l’époque confié Christophe Béchu.

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