Des étudiants au service des séniors

Héloïse Lamotte, fondatrice de Mains d'Argent - Mains d'Argent
Héloïse Lamotte, fondatrice de Mains d'Argent - Mains d'Argent
Héloïse Lamotte, fondatrice de Mains d'Argent - Mains d'Argent
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Une jeune entrepreneuse de Perpignan veut concilier job étudiant et aide aux personnes âgées pour faire leurs courses. Ce projet de plateforme de mise en relation des étudiants et des séniors via les supermarchés s'appelle Mains d'Argent.

C'est en faisant ses courses il y a un peu plus d'un an, alors qu'elle était encore elle-même étudiante, qu'Héloïse Lamotte a eu l'idée qui a donné naissance à son entreprise.

"En regardant autour de moi, j'ai vu plein de personnes âgées qui faisaient des pauses pendant leurs courses, qui avaient du mal à atteindre les articles en hauteur. Le pire, c'était surtout en caisse, pour tout ce qui est déchargement du caddie, les encaissements vont très vite, ce n'est pas très adapté pour les séniors. Du coup, j'ai eu l'idée de créer Mains d'Argent."

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Depuis, l'idée a pris forme et une vingtaine d'étudiants, baptisés "compagnons d'emplettes", ont déjà testé la formule en aidant des personnes âgées dans des magasins franchisés de Perpignan. L'offre de service deviendra pleinement opérationnelle d'ici la fin de l'année sous la forme d'une plateforme internet dont Héloïse Lamotte nous explique le fonctionnement.

"Si vous êtes directeur d'un supermarché, vous ouvrez des créneaux entre 9h00 et 11h00, par exemple, le mercredi et vous demandez cinq compagnons d'emplettes par heure. Côté compagnons d'emplettes, l'interface va recevoir la demande et ils vont s'inscrire en fonction de leur disponibilités. Pour les séniors bénéficiaires, dans le magasin, on a un mini-stand à l'accueil qui permet de communiquer auprès d'eux, et de créer un binôme étudiant-sénior de façon spontanée à l'entrée du supermarché."

Un besoin de liens sociaux

Les "compagnons d'emplettes" seront rémunérés l'équivalent du SMIC horaire mais avec le statut d'auto-entrepreneurs, une façon de les distinguer de promoteurs de marques ou d'employés du magasin, estime la jeune entrepreneuse.

"Sa présence n'est pas destinée à faire de la promotion mais uniquement à accompagner la personne pendant ses courses : porter des charges lourdes, saisir des articles disposés trop hauts ou trop bas et permettre aux séniors qui arrivent à la caisse d'aller directement au paiement pendant que le compagnon d'emplettes décharge et recharge le caddie."

On pourrait aussi y voir une forme d'ubérisation de l'aide aux personnes âgées mais Héloïse Lamotte insiste, elle, sur le besoin social pour les séniors, qui bénéficieront gratuitement de ce service.

"On se rend compte qu'il y a un réel besoin de liens sociaux, quand on sait que la population en France va vieillir, les enjeux des start-up de la "silver economy" vont être d'améliorer le bien vieillir à travers l'intergénérationnel. En France on a plus de 2 millions de personnes âgées de plus de 60 ans qui souffrent de solitude au quotidien (selon le baromètre annuel des Petits Frères des Pauvres). Aller en grande surface est un des moyens, pour eux, de créer un lien social avec le personnel du magasin et la clientèle."

Héloïse Lamotte espère faire grandir Mains d'Argent bien au-delà de la région de Perpignan, dans toute la France et même pourquoi pas, dit-elle, ailleurs en Europe. Le service pourrait aussi s'étendre à l'aide aux courses des personnes en situation de handicap. Il faudra pour ça que les distributeurs y voient un intérêt et jouent le jeu.

L'équipe

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