Le saviez-vous ? Cette paire de chaussures de luxe née en Isère a conquis le Japon

Depuis plus de 100 ans, une marque iséroise écrit sa légende en lettres d'or. Paraboot fabrique des chaussures qui font le bonheur d'un pays lointain, le Japon.

Le modèle
Le modèle « Michael » a fait le succès de cette marque fondée en Isère. (©Paraboot)
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La chaussure qui a fait le tour du monde. Le premier chapitre de cet « success story », comme aime le dire nos amis anglo-saxons, s’écrit au pied des Alpes. Dans la petite commune d’Izeaux, un fils de paysan se rêve en maître de la chaussure. 

Rémi Richard devient ouvrier-coupeur chez Chevron, un fabricant de chaussures. Si la commune d’Izeaux est d’apparence très rurale, elle compte pas moins de 30 ateliers de fabrication de chaussures. 

Une industrie locale, au nord de Grenoble, dans laquelle baigne Rémi depuis ses premiers pas. C’est un saut de géant qui va le conduire à Paris où il souhaite devenir son propre patron en profitant de ses dessins de chaussures. 

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La découverte d’une matière miracle 

Ses premières années à Paris sont consacrées aux dessins de chaussures qu’il transmet à des usines. Rémi Richard trouve l’amour et tout ce qui va avec. En rencontrant sa femme, une riche héritière, il trouve chaussure à son pied et ouvre le champ des possibles. 

Le créateur retourne sur ses terres natales et achète sa première usine à Izeaux, un moyen d’avoir le contrôle sur la fabrication de chaussures qui sont, au début du 20e siècle, des chaussures de luxe ou des bottes pour le travail.  

Au fil de ses voyages qui le mèneront à Londres ou Amsterdam, Rémi Richard va avoir une révélation. Lors d’un périple aux États-Unis, il découvre les boots en caoutchouc. Une révolution à l’époque. Il décide d’ouvrir une nouvelle usine à Tullins où désormais, toutes les chaussures de travail sont dotées de semelles en caoutchouc. 

La marque a été inventée au début du 20e siècle dans la commune d'Izeaux.
La marque a été inventée au début du 20e siècle dans la commune d’Izeaux. (©Paraboot)

Paraboot est né, vive Paraboot

Rémy Richard dépose le nom Paraboot en 1927. L’idée vient de la juxtaposition de « Para », un port d’Amazonie, d’où est exporté le latex, et « boot », cette découverte faite au pays de l’Oncle Sam. 

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L’après-guerre est une période compliquée pour l’entreprise. La stratégie évolue et Paraboot se spécialise dans les chaussures de montagne et d’escalade. Des explorateurs de renoms ont porté la marque iséroise. C’est notamment le cas de Paul-Émile Victor lors de son expédition en Terre Adélie en 1971. 

Un dépôt de bilan express

Le choix de produire uniquement des chaussures consacrées aux activités extrêmes n'est pas payant. En 1983, Michel Richard, petit fils du créateur, décide de déposer le bilan.

Portée par les instances publiques, l'entreprise ne fermera jamais avec comme lueur d'espoir... Une nouvelle paire de chaussures.

Autre utilisation qui va forger la réputation de Paraboot, un modèle de chaussures produit dans les usines en Isère qui chausse encore aujourd’hui les pilotes des Mirage.

L’empereur de la chaussure au Japon

Un modèle unique va conquérir le cœur et les pieds du monde entier. La « Michael » va littéralement sauver Paraboot. Sa sortie en 1983 est un succès immédiat. Aujourd’hui, ce modèle coûte environ 430 euros. 

Un succès tel que la marque iséroise pense à l’international. Une volonté qui se concrétise avec l’ouverture d’une boutique à Anvers (Belgique), en 1994. Plus marquant encore, Paraboot installe un point de vente à Tokyo en 2001. 

Un premier pied au pays du soleil levant. Depuis, trois boutiques ont ouvert dont deux à Tokyo et une à Osaka. Ce n’est pas tout puisque les chaussures made in Isère sont distribuées dans près de 300 points de vente au Japon.

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