Relocalisation : Phybris a rapatrié ses spas de la Chine vers la France

Alors qu’elle externalisait jusqu’ici sa production en Chine, l’entreprise Phybris a lancé, près de Châlons-en-Champagne, une ligne de production de spas. Le premier modèle est sorti en juin 2020 et signe une relocalisation jusqu’ici réussie.

Depuis le lancement de la ligne de production près de Châlons-en-Champagne en juin 2020, 50 spas sont sortis de l'entreprise marnaise dirigée par Nicolas Robinet. LP/Colette Boisseau
Depuis le lancement de la ligne de production près de Châlons-en-Champagne en juin 2020, 50 spas sont sortis de l'entreprise marnaise dirigée par Nicolas Robinet. LP/Colette Boisseau

    Nicolas Robinet, outre une carrière dans l’industrie chimique et un nom prédestiné, a eu du nez en acquérant, en 2016, une entreprise de distribution de spas (ne dites pas Jacuzzi, c’est une marque, mais le concept est bien là : une baignoire carrée, des pompes, des bulles et une eau à 37 degrés.) C’est presque par hasard pourtant qu’on lui a proposé cette reprise dans l’univers du bien-être. « Le secteur s’est révélé dynamique et porteur. Aujourd’hui, en sortie de crise, les gens utilisent leurs économies pour aménager habitat et jardin... Le spa, déjà connu dans l’hôtellerie, s’y intègre bien. »

    Rapidement, la revente de la gamme Phybris, dont la fabrication était jusqu’ici externalisée en Chine, n’a plus suffi à l’entrepreneur. « Dès le début, j’ai réfléchi à l’industrialisation », commente Nicolas Robinet. « Il a alors fallu trouver les bâtiments, les machines et surtout, les bonnes personnes à former. Car jusqu’ici, on savait vendre... Pas fabriquer. » Les moules de ses spas ont donc été installés à la Veuve, à deux pas de l’autoroute, près de Châlons-en-Champagne. Côté prix ? C’est plus cher, oui. « Mais le made in France séduit, on est sur une sensibilité environnementale rassurante, avec un design différent, une bonne isolation et des technologies hydrauliques plus poussées. »

    Sans même parler de la problématique actuelle du transport. « Un container de Chine que je payais 3000 dollars il y a 2 ans vaut 18000 dollars aujourd’hui. » Comptez donc 12 900 euros pour acquérir un spa français chez Phybris, auxquels s’ajoutent 100 euros d’entretien par an et un euro d’électricité par jour pour maintenir l’eau à température, alors que 80% des spas sont installés à l’'extérieur.

    Côté technique enfin, une plaque d’acrylique (fabriquée aux États-Unis) est thermorformée dans le moule puis renforcée avec de la résine de polyester et de la fibre de verre, comme la coque d’un bateau. La forme est ensuite percée pour accueillir les jets, pompe électrique et tuyaux. « Deux moules sont aujourd’hui disponibles chez nous, permettant de créer des spas pour 3 ou 5 personnes. Trois nouveaux arriveront l’année prochaine pour étoffer la gamme. » Délai de livraison : trois mois, pour le moment.