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Bretagne Ateliers toujours mobilisé pour la réindustrialisation

Bretagne Ateliers vient de lever 5,7 millions d'euros afin de préparer ses équipes à la relocalisation en France des activités industrielles. Cette entreprise adaptée, forte de 550 collaborateurs, dont 420 sont en situation de handicap, entend renforcer ses spécialités dans les services numériques.

Depuis quarante-six ans, Bretagne Ateliers emploie des salariés présentant un handicap moteur ou cérébral. Ils sont aujourd'hui 420 dans cette entreprise adaptée.
Depuis quarante-six ans, Bretagne Ateliers emploie des salariés présentant un handicap moteur ou cérébral. Ils sont aujourd'hui 420 dans cette entreprise adaptée. (Bretagne Ateliers)

Par Stanislas du Guerny

Publié le 3 juin 2021 à 10:20

Faire travailler les personnes handicapées, Bretagne Ateliers en a fait son leitmotiv depuis maintenant quarante-six ans. Située dans la périphérie rennaise, cette entreprise emploie 550 salariés, dont 420 présentent un handicap moteur ou cérébral. Elle a réussi à maintenir stable son effectif pendant les douze mois de la pandémie.

Une gageure pour cette association née d'une collaboration assidue avec l'usine PSA de Rennes-La Janais. Mais ce partenariat industriel sur de longues années se réduit peu à peu. « a moitié de nos activités dépend encore de l'automobile », indique Daniel Lafranche, directeur général de Bretagne Ateliers. Il veut pousser l'entreprise vers de nouveaux métiers comme la dématérialisation des documents tout en l'adaptant à d'autres marchés industriels.

S'adapter au marché

D'où la levée de 5,2 millions d'euros qui vient d'être réalisée. Elle est répartie entre l'émission de titres associatifs souscrits par une quinzaine d'entreprises dont la Banque des Territoires qui s'engage à hauteur de 1,2 million d'euros dans l'entreprise bretonne. Des prêts garantis par l'Etat, des subventions des collectivités territoriales à hauteur de 200.000 euros, complètent l'opération.

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« Nous entendons, continue le dirigeant, faire partie des fournisseurs qui contribueront au retour en France de l'industrie comme le réclame le gouvernement pour sa stratégie de relocalisations. »

Nous entendons, continue le dirigeant, faire partie des fournisseurs qui contribueront au retour en France de l'industrie.

Daniel LafrancheDirecteur général de Bretagne Ateliers

Afin de s'adapter à ces éventuels nouveaux marchés, il lui faut des fonds propres suffisants pour investir très rapidement et saisir les opportunités de croissance qui vont se présenter. Bretagne Ateliers vient d'équiper les machines à commandes numériques de l'une de ses quatre usines de systèmes innovants de soudages étanches, « pour l'automobile, le ferroviaire ou l'aéronautique », insiste Daniel Lafranche.

Investissements dans la réalité augmentée

Outre PSA, font partie de ses principaux clients , Airbus, Alstom mais aussi Spie pour la dématérialisation de documents. Une quarantaine de salariés sont désormais spécialisés dans ce type d'activités du digital, « ils seront 60 en fin d'année ». Des investissements vont être engagés pour que ceux qui travaillent dans ces domaines puissent profiter des toutes nouvelles technologies du numérique et de la réalité augmentée.

Le statut d'entreprise adaptée ne suffit cependant pas à Bretagne Ateliers pour décrocher des marchés. Ses clients ne sont pas des philanthropes. Elle doit présenter des performances qualitatives et financières identiques à celles des sociétés conventionnelles concurrentes. Pour former au mieux son personnel, qui réclame une attention particulière, elle a créé sa propre école.

Ecole-entreprise

Elle accompagne notamment ceux qui doivent impérativement obtenir des qualifications nécessaires aux différentes activités industrielles. « L'école a aussi été très utile pendant les confinements pour que les salariés s'adaptent et respectent tous les gestes barrières. »

Bretagne Ateliers a perdu 30 % de son chiffre d'affaires en 2020 dont le total a été ramené à 15 millions d'euros. Sa perte nette a été de 350.000 euros, mais « les quatre exercices précédents étaient tous positifs », tient à préciser le dirigeant. Il est prudent pour les prochains mois. Si la reprise des activités industrielles se fait sentir, les difficultés d'approvisionnements en matière première freinent les contrats.

Stanislas du Guerny (Correspondant en Bretagne)

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