Covid-19. À Toulouse, des milliers de « pioupious » en première ligne pour aider à la vaccination

A Toulouse, des centaines d'étudiants sont mobilisés jour après jour pour aider le personnel soignant à vacciner. Sur le terrain, on les appelle affectueusement les « pioupious ».

Etudiants dans le secteur médical ou hors santé, ils sont aujourd'hui plus de 1 300 pioupious à travailler au vaccinodrome.
Etudiants dans le secteur médical ou hors santé, ils sont aujourd’hui plus de 1 300 pioupious à travailler au vaccinodrome. (©Actu Toulouse)
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Petit retour en arrière. Nous sommes en mars 2020 et la forte hausse du nombre de victimes du coronavirus suscite de plus en plus d’inquiétude.

En l’espace de quelques jours, le nombre d’appel au SAMU de Toulouse (Haute-Garonne) explose avec plus de 900 appels par jour.

Au bout du téléphone, des personnes le plus souvent angoissées mais pas en urgence vitale. Une saturation de la ligne préjudiciable pour les équipes du SAMU 31 qui doivent alors encaisser une charge de travail jusqu’ici inédite.

1 300 pioupious mobilisés au vaccinodrome

Pour faire face à cet afflux d’appels, le Dr Julie Oudet, médecin urgentiste au SAMU 31, a une idée : créer une cellule décrochée pour gérer les appels en lien avec le Covid-19. Sont alors réquisitionnés des étudiants en médecine, puis en pharmacie et en odontologie. Ils reçoivent rapidement le surnom affectueux des « pioupious ». La légende est née !

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Ce mercredi 21 avril 2021, ils sont encore des dizaines à être sur le pont pour épauler le personnel médical présent au vaccinodrome de Toulouse, situé au hall 8 de l’ex-Parc des Expositions, sur l’île du Ramier.

« Début janvier, lorsque la campagne de vaccination a démarré, nous avons de nouveau fait appel aux pioupious pour prendre les rendez-vous. Et depuis l’ouverture du vaccinodrome ils sont aussi sur le terrain. Face à l’ampleur de la tâche, nous avons d’ailleurs élargi avec des étudiants hors formation médicale pour aider aux tâches administratives et logistiques pendant que les étudiants en santé sont mobilisés pour réaliser des actes médicaux. »

Nicolas Lunel, référent santé au vaccinodrome

Rémunérés entre 12,40 € et 13,33 € brut de l’heure

Actuellement, ils sont 1 300 pioupious dans le groupe des volontaires pour le vaccinodrome. Un chiffre qui devrait monter jusqu’à 2 500 « pour faire tourner 7 jours sur 7 ce centre de vaccination XXL et renforcer les équipes dans de futurs lieux dédiés ».

Si l’aventure des pioupious a commencé sur la base du bénévolat, les choses ont évolué ces dernières semaines. En effet, au regard de l’investissement fourni par ces jeunes une rémunération a été mise en place.

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Une rémunération salvatrice pour beaucoup d’entre eux qui ont dû faire une croix sur leurs jobs étudiants, crise sanitaire oblige.

On est sur du 13,33 € brut de l’heure pour les étudiants en santé et 12,40 € brut de l’heure pour les autres. C’est le CHU de Toulouse qui paie après rétribution de l'Agence régionale de santé (ARS) et de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). »

L’envie de se rendre utile

D’abord mis en service les week-ends, le vaccinodrome est depuis le mercredi 7 avril 2021 ouvert 7 jours sur 7, de 9 h à 19 h. Et alors que la charge de travail aurait pu décourager certains des pioupious, c’est l’effet inverse qui s’est produit : tout le monde est plus motivé que jamais.

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A tout juste 19 ans, Lauren Le Breton est étudiante en 2e année de biologie à l’université Paul-Sabatier. Elle a rejoint les rangs des pioupious il y a seulement quelques jours.

J’avais envie de travailler, d’occuper mes journées et surtout d’aider. Là, on est au cœur de l’action. On se sent utile. En plus, c’est nous qui organisons notre planning en fonction des révisions et des exams donc franchement c’est cool. Je compte bien continuer cet été d’ailleurs. Je sais que cela sera un plus sur mon CV. »

Lauren Le Breton, pioupiou

Le besoin de retrouver une vie sociale

Après une semaine de travail au vaccinodrome, Jade Arpaliangeas ne regrette pas son engagement. La jeune femme de 19 ans, étudiante en mathématiques appliquées et économie à la Toulouse School of Economics (TSE), est heureuse de participer au processus de vaccination et de sortie de crise.

Elle avoue avec franchise s’être aussi engagée « pour sortir de sa chambre d’étudiante et voir du monde ».

Renouer un lien entre les générations

Et alors que la pandémie a mis en avant les incompréhensions, voire les griefs, entre les personnes âgées et la jeunesse, Jade et Lauren se réjouissent de renouer un dialogue avec les gens de cette génération.

« On a souvent eu le sentiment d’être les parias de cette crise. Mais ici, les gens nous remercient pour notre investissement. Ils sont vraiment reconnaissants et ça, ça fait du bien. »

Avant de rejoindre leurs postes, les deux pioupious lancent un appel aux Toulousains : « Continuez à prendre rendez-vous. Il y a de la place en semaine pour se faire vacciner. »

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